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Home Sweet Home
27 octobre 2009

Rituel d'Occlumancie - partie 1

J'ai pas posté depuis quelques jours, et je manque de temps pour faire des messages intéressants (parce que les autres le sont, si si), donc je parlerais de Blois une autre fois, de l'italien aussi. Mes idées de messages attendront un peu, en attendant, je vais poster un texte de role-play fait pour Niallàn, un personnage de l'univers Harry Potter, anciennement a Serdaigle et maintenant à l'Université Magique de Grande Bretagne et dans l'Ordre du Phénix. On est encore en décembre sur le forum, mais au nouvel an (dans le jeu) le QG de l'Ordre va etre découvert avec des conséquences assez importantes pour tout le monde. Niallàn va décider d'être occlumens, et comme le rituel est de 10 000 mots... j'en suis a 5000 j'ai commencé hier. J'posterai petit à petit, pour pas que ce soit trop lourd. Enjoy.
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Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours que tout dérape ? Pourquoi, alors que les choses auraient dû être belles, fallait-il que tout le monde soit blessé ? Tout le monde malheureux, désespéré. Pourquoi fallait-il qu'elle soit seule, si terriblement seule ? Laissée sur le côté, avec le sentiment écœurant d'être une enfant laissée sur le bord du chemin. Abandonnée sur une aire d'autoroute, attachée à un arbre avec du fil barbelé. Elle voulait bouger, retrouver les autres, mais ils ne la laissaient pas faire. Jamais. Et ça faisait mal, ça griffait, ça brulait. Et ils partaient. Cadfael disparaissait et Deryn... elle était tellement malheureuse, sa pauvre Deryn. Et pourquoi elle n'avait pas le droit de participer, elle ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?!

Niallàn gémit et se laissa glisser contre le mur, s'asseyant dans le couloir de ce qui était leur nouveau QG. Elle était épuisée, elle n'en pouvait plus. Et pourtant, rien de tout cela ne la concernait directement. On ne lui avait rien fait. Rien du tout. Elle n'était pas blessée. Elle n'était pas traquée. Elle n'était rien. Simplement quelqu'un au milieu des autres. On ne lui demandait presque rien, et ça n'était pas vraiment dur. C'était son père qui avait été privé de sa famille depuis l'été. D'ailleurs, c'était de sa faute à elle. C'est elle qui, avec le consentement familial, avait décidé de l'exiler réellement, l'implorant de limiter les visites qu'il leur rendrait, sous polynectar. C'était sa mère qui avait perdu ses enfants, son mari, et qui s'était vue retirer sa boutique pour un temps, là encore parce que Niallàn l'avait aidée à fuir et lui avait demandé de tout abandonner.

Pour ce qui était de Cadfael et Deryn... est-ce qu'ils ne souffraient pas, eux aussi ? Ils étaient bien plus malheureux qu'elle. Ils étaient au centre de tout eux. Pas Niallàn. Niallàn était blottie contre ce mur froid, à se blâmer pour des choses dont elle n'était pas coupable et à s'apitoyer sur son sort. Edward avait été gravement blessé. Cadfael devait fuir. Deryn était tellement mal que rien ne pouvait l'aider, pas même la présence de sa cadette. Quand elle l'avait trouvée, cachée et terrorisée, elle avait eu envie de la secouer pour la forcer à réagir. Elle avait voulu lui demander de ne pas la laisser toute seule. Mais finalement, elle n'avait rien fait. Elle avait essayé de la consoler, de la protéger. Sa belle Deryn, tellement précieuse. La seule qui était encore là, un peu. La seule que tout le monde blessait, sans égard pour elle.

Niallàn n'avait rien. Les blessés étaient des connaissances, pas des amis. Les fuyards étaient des amis, mais ils souffraient plus qu'elle. Et tous torturaient sa soeur par leurs faiblesses. Alors qu'elle avait passé tout un semestre à vouloir l'aider, la protéger et la choyer. Sa grande soeur. La seule de son clan qui restait encore, fragile mais présente. Et elle, elle n'avait rien. Pas un problème. On ne lui avait rien demandé du tout. Rien de rien. Elle n'avait pas dû soigner ses amis, pas non plus dû affronter la douleur de ses proches. Sauf celle de Deryn, bien sur, plus importante que toutes les autres. Ils pouvaient bien tous mourir, ceux qui la blessaient et qui obligeaientt Niallàn à ramasser les morceaux. Ils auraient pu mourir, mais Deryn aurait encore plus souffert. Et Niallàn restait là, au milieu et à l'écart en même temps. Toute seule. C'était normal, elle n'avait rien. Pas de blessure. Rien du tout.

Elle soupira et passa ses mains sur ses joues, se frotta les yeux. Elle était égoïste, avec ses plaintes. Elle ne pensait qu'à elle, qu'à sa peine. Parce qu'elle les haïssait tous, et Cadfael en premier. Il leur avait menti. Il les avait laissée, l'avait laissée, elle, avec trop à faire. Comment devait-elle s'y prendre ? Par où pouvait-elle commencer ? Elle n'était même pas malheureuse. C'était quoi son problème ? Elle s'en fichait, de leurs blessures et de leurs plaies. Ils pouvaient agoniser sous ses yeux. Elle comprenait, bien sur. Elle compatissait même. Mais elle n'était pas malheureuse pour eux. Il y avait beaucoup de gens tristes pour se permettre de l'être. Elle était juste en colère. Elle leur en voulait. Parce qu'ils étaient inutiles. Parce qu'ils avaient perdu. Parce qu'elle ne leur servait à rien. Parce qu'à cause d'eux et de leurs combats vains, Deryn était inconsolable. Et c'était le pire. Que l'on atteigne sa soeur.

Niallàn voulait que ça se calme, que tout s'arrête. Que les choses se figent, que l'obscurité se fasse et que le rideau tombe, annonçant la fin. Comme on souffle sur la flamme d'une bougie. C'était fatiguant, et elle était perdue. Elle avait encore trop à faire. Elle aurait pu se cacher aussi, mais il ne fallait pas. Elle aurait pu retourner voir Deryn et se blottir dans ses bras. Mais ça n'avait aucun intérêt. Elle ne voulait pas être un poids pour sa soeur, et elle devait l'aider. Parce que Deryn était la famille, et qu'elle était ce qui lui restait. Il faudrait qu'elle envoie une lettre aux parents aussi. Quelque chose de discret. Mais pas tout de suite. Il faudrait qu'elle cesse de penser à Cadfael, qu'elle ne pense pas à ses parents. Il fallait qu'elle protège Deryn. Il fallait qu'elle lui soit utile, il fallait qu'elle l'aide, il fallait qu'elle continue de paraître normale et naturelle, il fallait qu'elle aille en cours, il fallait... il fallait... il fallait beaucoup trop de choses.

Elle devait s'organiser. Réfléchir, comme toujours. Elle allait se calmer, d'abord. Arrêter de pleurer. Ensuite, elle dirait à quelqu'un, peu importait qui, que Deryn allait bien, qu'ils ne devaient pas s'inquiéter pour elle parce qu'elle s'en occupait. Que sa soeur reviendrait dans un petit moment. Elle allait retourner au Pays de Galles, pour voir si Dilwen s'en sortait, avec la boutique, et si elle n'avait pas encore eu de problèmes. Elle ne savait rien, de toute façon. Elle retournerait voir Deryn. Elle irait en cours. Suivrait les siens et ceux de sa soeur. Prendrait des notes et les recopierait pour Deryn. Elle irait les lui donner, passerait à la maison au Pays de Galles, mettrait un peu d'ordre. Et après elle verrait. Après elle cesserait de penser. Elle se construirait une muraille et se planquerait derrière, l'air de rien. Elle ne pouvait pas fuir mais elle pouvait toujours s'isoler un minimum, se refermer sur elle-même pour essayer d'être plus efficace. Faire abstraction du monde extérieur. C'était une bonne idée. Après, elle dormirait.

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